Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pour le socialisme, la République et la démocratie.
19 janvier 2011

Révolution en Tunisie

Voici ce que pense l'un des secrétaires nationaux du POI (Parti Ouvrier Indépendant) de la révolution Tunisienne dans l'éditorial d'Informations Ouvrières de cette semaine. Pour une fois je m'abstiendrais de tout commentaire.
Mais quand même je suis assez d'accord avec lui.

Ben


L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES n°132

 

Vive la révolution tunisienne !

 

La décision de la centrale syndicale UGTT de retirer du gouvernement provisoire les trois ministres dont elle avait accepté la nomination vingt-quatre heures plus tôt reflète la profondeur de la révolution tunisienne.
C’est bien d’une révolution qu’il s’agit. Elle ne fait que commencer. Une révolution dont le caractère ouvrier et de souveraineté nationale s’affirme chaque jour un peu plus. Ouvrière, cette révolution qui voit la population, les jeunes, les travailleurs s’organiser en comités de défense contre les tenants de l’ancien régime et prendre en main le ravitaillement. Ouvrière, cette révolution, par le rôle qu’en dépit même de sa direction, l’UGTT est amenée à y jouer, saisie à tous les niveaux par les travailleurs pour porter les revendications et accueillir les comités de défense dans ses locaux.
C’est de la démocratie et de la souveraineté nationale qu’il s’agit. Car le peuple tunisien, qui est parvenu à chasser Ben Ali — pourtant érigé en modèle par les « grands » de ce monde—, ne veut pas se laisser déposséder de son avenir. Le peuple ne veut pas davantage de Ben Ali sans Ben Ali, d’un gouvernement qui maintienne ses institutions, ses ministres, ses lois, son parti et sa politique de pillage.
L’enrichissement personnel du clan Ben Ali est un fait indiscutable. Mais la misère et la faim qui ont soulevé le peuple tunisien n’ont pas pour seule origine cet enrichissement. Sur injonction du FMI et de l’Union européenne (qui a signé un accord d’association en 1995 avec la Tunisie), d’immenses avantages ont été accordés aux multinationales libres de privatiser en masse les entreprises nationales,de piller le pays et de surexploiter une classe ouvrière privée de droits et de garanties (1).
On a beaucoup glosé, en France, sur la maladresse de tel ministre de droite et de Sarkozy lui-même soutenant jusqu’au bout le régime de Ben Ali. On a glosé aussi sur la phrase du « socialiste » Strauss-Kahn : « La politique économique adoptée ici est une politique saine et constitue le meilleur modèle à suivre pour de nombreux pays émergents » (2). Maladresses ? N’est-il pas logique que ceux qui lient leur sort, à droite comme à « gauche », à l’Union européenne et au FMI, armes de pillage et de destruction de tous les peuples, portent aux nues une dictature qui vend la nation aux multinationales étrangères et livre sa classe ouvrière à la sur-exploitation ?
La révolution ne fait que commencer en Tunisie.Elle a déjà porté un coup majeur à toutes les institutions du capital financier international, à l’Union européenne, au Fonds monétaire international. Elle met à l’ordre du jour du combat de souveraineté du peuple tunisien l’exigence de rupture avec ces institutions.
Mais pas seulement en Tunisie. Il y a eu les manifestations de Grèce aux cris de « Dehors le FMI et l’Union européenne ! ».
Il y a eu cette déclaration d’un responsable syndical irlandais lorsqu’ arrivèrent les émissaires de l’Union européenne et du FMI : les « barbares sont à nos portes ». Le peuple tunisien ouvre une voie qui met à l’ordre du jour du combat des travailleurs et des peuples du monder entier : dehors les pillards des multinationales, des institutions spéculatives du capital financier, du FMI et de l’Union européenne !
Vive la révolution tunisienne !

 

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

 

(1) Avantages vantés sur le site : www.investiren- tunisie.net (2) Le 18 novembre 2008, en visite en Tunisie. Ajoutons que Strauss-Kahn n’est pas le seul « socialiste » défenseur de la dictature déchue. L’Internationale socialiste a attendu le 17 janvier pour chasser le RCD,parti de Ben Ali,de ses rangs !

 

Cet article a été publié le 19 janvier 2011
                               

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Pour le socialisme, la République et la démocratie.
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 2 056
Publicité